L'aromathérapie en 10 questions/réponses

L'aromathérapie en 10 questions/réponses

L’AROMATHERAPIE EN 10 QUESTIONS /REPONSES :

 

1 - Qu’est ce qu’une huile essentielle ?

Une huile essentielle est la fraction odorante volatile extraite des végétaux. C’est le parfum concrétisé de la plante, un véritable concentré. Elle peut être extraite de différentes parties d’un végétal : les feuilles (ex : eucalyptus), les fleurs (ex : camomille), l’écorce, (ex : la cannelle), le bois (ex : le cèdre), le zeste (ex : le citron), et bien d’autres encore : les graines, les baies, les fruits, le bulbe,… Vous avez forcément déjà été en contact avec certaines huiles essentielles. Par exemple, lorsque vous épluchez une orange ou une clémentine, ce qui sent fort et pique les yeux, c’est son essence (+ de l’huile essentielle) !

 

2 - A quoi ressemble-t-elle ?

Les huiles essentielles sont liquides. Elles sont huileuses mais, contrairement aux huiles végétales, elles ne sont pas grasses puisqu’elles s’évaporent. Si vous laissez un flacon ouvert, vous l’apprendrez à vos dépens !

Chaque huile essentielle est unique, possède son odeur et ses caractéristiques spécifiques. Certaines sont particulièrement épaisses (visqueuses), comme celle de myrrhe, d’autres très foncées. En général, elles sont de couleur jaune, mais plusieurs se distinguent : les huiles essentielles de camomille allemande et de la tanaisie sont bleues, celle de sarriette, rouge, la bergamote est d’un très joli vert pâle, l’inule, vert émeraude… Une belle palette de couleurs !

Les huiles essentielles sont plus légères que l’eau et non miscibles (elles ne se mélangent pas à l’eau), ce qui permet de les séparer dans l’essencier de manière totalement naturelle. En revanche, voici ce qui les caractérise spécifiquement : elles se mélangent à l’alcool, à n’importe quel corps gras et à certains solvants.

 

3 - L’aromathérapie, c’est quoi ?

L’aromathérapie est l’art de soigner par les huiles essentielles. C’est une « super-phytothérapie ». Bien que les hommes se traitent ainsi depuis des milliers d’années, le mot « aromathérapie » n’est apparu qu’en 1930, ce qui n’est pas si ancien !  A condition de choisir l’huile essentielle adéquate et de l’employer à bon escient (dosage, posologie, …), on est assuré d’être soigné vite, bien et sans risque d’effets délétères.

Pour une utilisation des huiles essentielles dans le domaine de la beauté et du bien-être, on parle plutôt d’aromatologie (logie = science, connaissance ; donc la connaissance des huiles essentielles). Et lorsqu’on ne s’intéresse qu’à l’odeur de l’huile essentielle, toujours dans un objectif de bien-être et non de soin, on parle d’aromachologie.

 

4 - Quelle est la différence entre aromathérapie et phytothérapie ?

La phytothérapie est la médecine par les plantes. Elle se décline sous de très nombreuses formes (tisanes, extraits secs ou fluides, macérats, sirops, suspensions intégrales de plantes fraîches,…). Les extraits de plantes sont solubles dans l’eau, dans l’alcool et éventuellement dans la glycérine. L’aromathérapie est une branche de la phytothérapie, puisqu’il s’agit de se soigner par les plantes. Elle s’intéresse à la partie volatile, éthérée de la plante.

Il est absolument impossible de comparer un extrait de plante (phytothérapie) et une huile essentielle (aromathérapie). Certaines parties de la plante, totalement inoffensives en tisane ou en gélule, serait extrêmement toxiques si elles étaient proposées sous forme d’huile essentielle. Cette distinction entre les différentes parties de la plante est fondamentale. Ainsi, l’huile essentielle de coriandre, issue des fruits mûrs et secs, est tonique, digestive, euphorisante et anti-infectieuse. Tandis que tirée de la feuille, cette essence se révèle sédative et anti-inflammatoire.

Les techniques d’extraction de l’huile essentielle sont plus délicates que celles employées en phytothérapie. Une huile essentielle est beaucoup plus concentrée qu’un extrait sec ou fluide, qu’une teinture mère, qu’une gélule de poudre. Par exemple, 10 gouttes d’huiles essentielles d’origan sont extraites de 300gr d’origan. Souvent, une association huile essentielles (aromathérapie) + plantes (phytothérapie) est recommandée. La première soigne vite et fort, la seconde permet une efficacité prolongée dans le temps et aide le corps à retrouver ses capacités de défense.

 

5 - Quelles sont les techniques d’extraction ?

Les huiles essentielles sont dans la plante, sous forme d’essences. Il « suffit » d’aller les chercher : les techniques d’extractions sont faciles à expliquer donc à comprendre, mais plis complexes à réaliser !

Il existe plusieurs façons de les extraire, mais en général 3 grands procédés sont utilisés :

  • La distillation est de loin le procédé le plus répandu, car il convient à la majorité des plantes. Comme les huiles essentielles sont insoluble dans l’eau (ce sont des huiles !) mais solubles dans la vapeur, lorsqu’on envoie de la vapeur d’eau sur la plante, elle se charge au passage des essences. Dans un appareil spécial, la vapeur d’eau ainsi lestée de ces essences est envoyée dans un compartiment pour y refroidir. Là, la vapeur redevient donc liquide et les huiles s’en désolidarisent (elles flottent à la surface). On les récupère alors par décantation. Le temps de distillation dépend de la plante concernée : 1h pour le lavandin, 1h30 pour la badiane et la lavande officinale, 2h pour la mélisse, 4h pour le clou de girofle,… Et le temps complet de distillation doit être respecté pour l’obtention de l’huile essentielle de bonne qualité qui dévoilera « toute son activité ». A titre d’information, la distillation dure à peine 30 minutes pour les huiles essentielles des lessiviers : ces derniers se fichent éperdument des qualités thérapeutiques des huiles essentielles, seule leur fraction odorante les intéresse.
  • L’expression consiste, comme son nom l’indique, à presser la partie de la plante concernée pour en récupérer les essences. C’est exactement ce que vous faites lorsque vous pressez les doigts une épluchure de clémentine ou d’orange : l’huile essentielles pique les yeux. Les huiles essentielles obtenues par pression (ou expression) d’écorce d’agrumes sont plutôt appelés « essences » (essence de citron, essence d’orange, de mandarine,…)
  • L’extraction par solvant consiste à dissoudre les essences dans un solvant volatil (et non dans l’eau). Le résultat s’appelle « l’absolue », presque similaire à l’huile essentielle. On l’utilise en parfumerie, pas en thérapeutique.

       

6 - Pourquoi le mot « lavande » ne suffit pas ? pourquoi il faut absolument préciser le nom complet de la plante, comme « lavande aspic », »lavandin, « lavande officinale » ? ça complique !

Non, ça ne complique pas, ça précise et c’est indispensable ! Car ses 3 variétés de lavandes n’ont pas les mêmes propriétés, pas les mêmes molécules aromatiques, et donc pas non plus les mêmes précautions d’emplois !

Exemple :

Les Variétés précises des plantes : Lavande aspic, lavande officinale (= vraie = fine), lavandin

  • Aspic : anti-brûlure, antiseptique
  • Officinale : super-antistress, super-cicatrisante et anti-inflammatoire
  • Lavandin : anti-contractures musculaires

             

 

 

7 - Les huiles essentielles peuvent-elles être considérées comme des médicaments ?

Oui. Les huiles essentielles sont puissantes. Elles ont des propriétés spécifiques, doivent être prises selon des posologies précises (elles peuvent provoquer des effets adverses si mal employées). Exactement comme des médicaments. Elles sont constituées de très nombreuses substances, ce qui les différencie d’un médicament « classique » qui se résume souvent à 1 molécule = 1 problème. Donc le composé principal agit sur tel trouble, mais certains composés secondaires (pas secondaires du tout) ont une action sur une tout autre sphère.

Le cas typique est l’huile essentielle de lavande officinale, si vous n’en achetez qu’une, c’est elle. Elle est utile en cas de blessures, brûlures, maux de tête, insomnies, problèmes de peau, rhumes,… Rien à voir avec une panacée : certaines huiles essentielles seront plus appropriées en cas d’insomnie ou de rhume, mais la lavande aura, de toute façon, une action sur ces troubles.

 

 

8 - Y a-t-il des restrictions d’usage ou des contre-indications ?

Oui. En dehors des allergies toujours possibles, et, on le sait, pas seulement avec les huiles essentielles, quelques-unes sont purement et simplement interdites à certaines personnes. D’autres doivent être manipulées avec précaution et choisies avec soin.

  • Les femmes enceintes: elles doivent n’utiliser que certaines huiles essentielles et en usage externe de préférence.
  • Les mamans qui allaitent: prudence ! Les huiles essentielles passent dans le lait maternel. Celles qui sont autorisées se comptent sur les doigts de la main.
  • Les enfants: quelques huiles essentielles risquent de provoquer des troubles nerveux. Elles sont donc contre-indiquées en dessous de l’âge de 6 ans, seuil au-delà duquel elles ne présentent plus aucun risque.
  • Les patients sous traitement : Par exemple, l’huile essentielle d’ail stimule la thyroïde (donc est contre-indiquée aux hyperthyroïdiens). Tandis que celle de fenouil freine son activité (déconseillée aux hypothyroïdiens). Par ailleurs, les huiles essentielles peuvent éventuellement interagir avec un médicament, que ce dernier soit sur prescription ou non. Mieux vaut poser la question à un spécialiste en aromathérapie si vous avez un doute. Et espacer la prise d’HE de celle d’homéopathie, de plantes ou de tout autre traitement.
  • Les personnes épileptiques : elles doivent éviter les huiles essentielles de fenouil, d’hysope, de certains romarins (à camphre ou à verbénone) et de sauge.
  • Les asthmatiques : les voies respiratoires de l’asthmatique sont hyper-réactives à toutes les molécules volatiles, pas seulement aux huiles essentielles ! Attention spécialement aux eucalyptus (globuleux et radié), à la menthe poivrée et au romarin à cinéole.

 

Mise en garde :

Les huiles essentielles sont très puissantes. Le revers, c’est que mal employées, utilisées à mauvais escient ou à des doses inadaptées, elles peuvent être responsables d’effets secondaires. Il est impossible de donner un seul toxique à ne pas dépasser : celui-ci dépend de chaque huile essentielle. Mais il peut être très rapidement atteint. Ainsi, il suffit d’1 gramme de lavande pour devenir somnolent, de 2 grammes d’ hysope pour risquer la crise d’épilepsie et de 2 toutes petites cuillères d’huile essentielles de sauge pour assurer une issue fatale à son consommateur. Certes, il s’agit là de cas théoriques et extrêmes. Cependant, il est nécessaire d’apprendre à reconnaître des effets secondaires plus bénins.

En premier lieu, l’allergie, personne n’en est à l’abri. Ou bien, une irritation, de la peau ou des muqueuses ; ou encore un effet carrément toxique, souvent spectaculaire, tel qu’une crise d’euphorie, d’épilepsie, un sommeil soudain et profond, et chez les femmes enceintes un avortement spontanée…Cette dernière catégorie d’effets indésirables n’existe que suite à des doses trop élevées. Lorsque votre médecin vous prescrit un comprimé, vous n’en prenez pas deux. C’est pareil en aromathérapie : une goutte, c’est une goutte, ce n’est pas deux gouttes ! Ou bien encore les effets secondaires peuvent être dus à l’emploi d’huiles essentielles inadaptées au malade.

Nous insistons sur le fait que si elles sont choisies par un thérapeute compétent, les huiles essentielles ne présentent aucun danger et n’offrent que la puissance de leur efficacité, ainsi que le respect du corps dans lequel elles agissent.

Ne jouez pas à l’apprenti sorcier ! Les formules proposées dans ce livre sont soigneusement étudiées pour éviter tout problème. Ne remplacez pas une huile essentielle par une autre sous prétexte que « vous n’avez pas celle-ci » ou «vous pensez que cette autre sera plus efficace ». Nous vous déconseillons formellement de vous lancer dans vos propres « mélanges ». Même pour une seule utilisation, les conséquences ne seraient pas forcément négligeables.

Si vous choisissez une huile essentielle dans un but précis, rappelez-vous que chacune renferme jusqu’à 200 composants différents, avec une possible action partout dans le corps. Ce qui est bien si l’on maîtrise les propriétés, mais hasardeux dans le cas contraire. Ainsi l’huile essentielle de basilic est stimulante tandis que la lavande est sédative, l’huile essentielle de sauge active les hormones sexuelles féminines tandis que celle de romarin accroît les hormones masculines…

 

Et pour tout le monde :

  • Ne pas utiliser de façon prolongée, même à faible dose. Si votre traitement aux huiles essentielles court sur le long terme, c’est-à-dire sur plusieurs semaines, voire mois, prévoyez toujours des « fenêtres thérapeutiques » (des moments où on ne se traite pas) : en général, c’est 3 semaines « oui », 1 semaine « non », etc.
  • Il ne faut jamais, jamais utiliser d’huile essentielle en intraveineuse, en intramusculaire ni dans les yeux.
  • Si vous suivez un traitement homéopathique, prenez vos granules bien avant les huiles essentielles. Dans votre trousse de toilette ou votre salle de bains, essayez même de séparer vos tubes d’homéo de vos flacons d’huiles essentielles. Ces dernières, surtout l’eucalyptus et la menthe, peuvent complètement annuler l’efficacité des granules.
  • N’utilisez jamais une huile essentielle «au hasard», au petit bonheur la chance, surtout si vous ne trouvez aucune (ou peu de) documentation à ce sujet. Ne vous fiez pas aux premières informations venues sur Internet.
  • Ne cherchez pas « l’huile essentielle miracle pour tout et tous », elle n’existe pas. Au contraire, réfléchissez, adaptez.

 

 

 9 - Y a-t-il différentes qualités d’huiles essentielles ?

Oui. On rencontre le pire comme le meilleur et, le plus souvent, une qualité assez moyenne pour ne pas dire médiocre. Est-il utile de préciser que meilleure est la qualité d’une huile essentielle, plus elle sera efficace et moins elle risquera de provoquer des effets secondaires ? Seules les huiles 100% naturelles peuvent être utilisées pour se soigner. Attention aux nombreuses huiles essentielles synthétiques, donc fausses, qui non seulement n’ont aucune action thérapeutique, mais en outre peuvent être très toxiques. Près de 90% d’entre elles n’ont  jamais été testés et n’ont jamais prouvé qu’elles étaient dans danger pour l’homme !

Mais même parmi les « vraies », certaines sont évidemment de meilleure qualité que d’autres. Tout dépend de l’emplacement où a poussé la plante, de la technique d’extraction, du stockage, et même si elle a été « coupée » avec une autre huile essentielle, moins chère,…

La qualité finale du produit dépend étroitement de la qualité de la distillation. Pour un usage thérapeutique, cette étape doit être irréprochable et l’huile essentielle obtenue au final doit être 100% pure, 100% naturelle et 100% totale c’est-à-dire contenir tous les composants aromatiques de la plante, mais rien d’autre (en particulier, pas de résidus de pesticides). En parfumerie, cosmétiques, produits ménagers (lessives), etc., on peut couper les huiles essentielles avec des molécules synthétiques ou même mélanger entre elle des huiles essentielles pures mais de qualités disparates.

 

 

10 - Sont-elles vraiment des antibiotiques naturels ?

Oui. Certaines huiles essentielles sont extraordinairement « antibiotiques », même si l’on devrait plutôt dire « antiseptiques » dans le sens où, contrairement aux antibiotiques (« contre la vie »), elles ne détruisent pas au passage notre flore bénéfique. Un point extrêmement important, d’autant que l’on connaît désormais l’importance cruciale des micro biotes (bactéries amies) dans notre intestin mais aussi sur notre peau, dans notre bouche…

En tout cas, c’est pour leurs propriétés « antibiotiques » qu’elles ont été utilisées en tout premier lieu. C’est exactement pour cela que les plats traditionnels des pays chauds sont très épicés : les huiles essentielles des épices permettent de freiner le développement microbien de l’aliment. C’est aussi pour cette raison que les hommes emploient les huiles essentielles depuis des millénaires, sous forme de fumigation ou de frictions. Pourtant, ce n’est qu’en 1887 que Chamberland a pu évaluer scientifiquement les vertus antibiotiques des huiles essentielles d’origan, de girofle et de cannelle sur le Bacillus anthracis (le basilic du charbon). Le résultat a dépassé ses espérances.

Par la suite, dans l’histoire de l’aromathérapie, de nombreuses études ont rapporté la mort de microbes courants comme des plus meurtries : diphtérie, typhoïde, colibacille et autres streptocoques, tous succombent aux huiles essentielles. Les travaux ont toujours mis en évidence le très large « spectre » d’action des  huiles essentielles : une toute petite huile peut combattre efficacement de nombreux germes redoutables !

 

 

 

Source : "Ma bible des Huiles Essentielles" de Danièle Festy

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